Les biographes de Bayard

Symphorien Champier

Symphorien Champier est le premier en date des biographes de Bayard. Son livre, écrit en français et intitulé Les gestes ensemble la vie du preux chevalier Bayard ... a été publié en novembre 1525, soit 20 mois après la mort du héros. Il comporte 3 préfaces, dont l'une est dédiée à l'évêque de Grenoble de l'époque, Laurent [II] Alleman, cousin germain de Bayard. Dans cette préface, l'auteur reconnaît avoir écrit ce livre à la demande de l'évêque et à celle du président du parlement du Dauphiné. Lui-même, Symphorien, époux de Marguerite Terrail, est cousin par alliance avec Bayard et avec l'évêque.

Champier (né vers 1472) est un médecin et un notable lyonnais, contemporain de Rabelais. Après avoir exercé quelque temps à Tulle, il revient à Lyon vers 1502.
Il a publié surtout des livres de médecine, mais également des ouvrages sur d'autres sujets, comme sur Bayard en 1525, l'histoire des Allobroges, celle de la Savoie, de l'Austrasie (Lorraine), ... et des œuvres plus galantes, surtout dans sa jeunesse, ce qui lui avait valu d'être très apprécié par les dames (la Nef des femmes vertueuses, 1516). Il avait acquis une excellente réputation de médecin, d'humaniste et d'écrivain.

Selon Ferdinand Buisson1, Champier a fondé l'école de médecine de Lyon ainsi que le collège de la Trinité, le plus réputé à l'époque: l'un d'eux [l'un des bourgeois lyonnais influents] était un homme considérable, aussi célèbre alors qu'oublié depuis, Symphorien Champier, auteur de plus de cinquante ouvrages et, ce qui vaut mieux, fondateur de plusieurs établissements utiles, notamment de l'école de médecine ; ce fut lui qui, "regrettant de voir mourir l'exercice des bonnes lettres en cette ville et s'efforçant l'y ramener", prit une part décisive à la fondation du collège [de la Trinité, futur lycée Ampère] : il obtint l'assentiment de l'archevêque François de Rohan, moyennant que le choix du recteur fût soumis à l'approbation épiscopale. Le consulat de son côté donna tous ses soins au collège naissant, agrandit les locaux, institua quatre classes, établit une rétribution scolaire (2 sols 4 den,) et appela des professeurs, dont quelques-uns avaient déjà ou eurent bientôt de la renommée ...

Vers 1507, Champier devient médecin du duc Antoine de Lorraine, alors capitaine de Bayard ; il le suit en Italie et participe à la bataille d'Agnadel (1509) comme soignant, puis à celle de Marignan comme combattant. Au soir de la bataille de Marignan, il est adoubé chevalier par le duc de Lorraine. Quelques semaines plus tard, il est reçu docteur à titre exceptionnel – il est considéré comme l'un des plus brillants esprits de son temps – par l'Université de Padoue. Après ces honneurs, il cherche à se faire un nom, achète des domaines et se compose de nobles ancêtres.

En 1520, il est élu consul à Lyon. Il l'est à nouveau en 1525, au moment où le roi exige l'achèvement des remparts autour de la ville. Les échevins veulent financer les travaux avec une taxe sur le blé ; mais Champier soutient qu'une telle taxe entraînerait la famine et propose de taxer le vin, ce qui est accepté. Cependant, les taverniers se révoltent en 1529, excitent la populace et fomentent une émeute qui ira jusqu'à détruire les maisons de quelques notables lyonnais, en commençant par celle de Champier, place des Cordeliers. Les meneurs de l'émeute sont pendus, mais Champier n'obtient pas le dédommagement qu'il souhaitait : justement irrité de l'injure qui lui avoit été faite au mépris de ses services et du rang qu'il occupait dans la cité ... ; il quitte Lyon. Mais on l'y retrouve en 1532 et, en 1533, il est à nouveau consul. Il meurt en 1539 ou 1540.

Signalons que son frère Christophe était médecin personnel de Louise de Savoie.

Une biographie de Symphorien Champier a été rédigée en 1859 par Paul Allut dans son ouvrage Etude biographique et bibliographique sur Symphorien Champier (édité à Lyon, disponible parmi les Google-books). Plus récemment, Denis Crouzet a publié Champier, la vie de Bayard (1992, éditions de l'Imprimerie nationale), livre reprenant le récit de Champier après une longue présentation de cet auteur.

Quelles sont les sources de Champier ? Il parle de plusieurs gentilshommes et autres qui ont suivi le capitaine bayard. Mais il est possible qu'il ait lu ou, du moins, obtenu des extraits du manuscrit de Jean d'Auton, écrit bien avant 1525.

Il a rencontré son cousin Bayard plusieurs fois, en Italie bien sûr, à Nancy chez le duc également, et même chez lui, en particulier quand Bayard se faisait soigner à Lyon (1507) ; mais ces rencontres ne peuvent suffire à documenter une biographie. Champier a dû sûrement interroger des Grenoblois, ceux de sa famille d'abord et, en particulier, l'évêque. Cet évêque est le neveu du précédent, le protecteur de Bayard ; les témoignages seront donc de seconde main et il est probable que l'évêque ait cherché à magnifier le rôle de son oncle et occulter celui du gouverneur (cet évêque est connu par ailleurs comme particulièrement fourbe). Les deux co-princes de Grenoble étaient en effet rivaux, surtout depuis que Louis XI avait beaucoup diminué les pouvoirs de l'évêque. Ceci expliquerait pourquoi, dans son récit, Champier ne cite jamais Philippe de Bresse, dont Camille Monnet a montré toute l'importance dans l'orientation de la carrière de Bayard.

Il est tout à fait probable que Champier ait écrit là un ouvrage hagiographique plutôt qu'historique, tant à cause de ses sources trop partiales que par penchant personnel. En effet, en 1525, le roi avait été capturé à Pavie ; il était emprisonné à Madrid et Charles Quint exigeait pour sa rançon la cession d'une bonne partie du territoire français. En face de toute cette honte, il était bienvenu de publier l'histoire, même romancée, d'un combattant sans peur et sans reproche. A l'époque d'ailleurs, l'histoire n'était pas scientifique ; c'était plutôt des histoires, vertueuses, étonnantes, exaltantes ... Pensons aux élucubrations d'un Brantôme, aux débordements d'un Rabelais et plus tard d'un Cervantès ! Il fallait frapper les esprits, voire édifier les âmes. Mais de là à dire que Champier ait inventé des aspects majeurs de son livre et falsifié l'Histoire, c'est peut-être aller un peu loin.

 

Le loyal Serviteur

En 1527, paraît La très joyeuse, plaisante et récréative histoire du gentil seigneur de Bayard, dont l'auteur, nommé le Loyal serviteur, a été identifié comme étant Jacques de Mailles par G. Letonnelier, archiviste de l'Isère, au début du 20e siècle2.

On ne sait pas grand'chose sur ce personnage. Il existe en Grésivaudan, près du Cheylas, la maison-forte de Mailles — précisément à Morêtel-de-Mailles — et on peut penser qu'il faisait partie de la famille propriétaire. Un Auberjon de Mailles a été tué à la bataille de Varey en 1325 alors qu'il avait capturé le comte de Savoie. Quant à Jacques de Mailles, on sait qu'il a rédigé l'acte de mariage de Jeanne du Terrail en tant que notaire. On trouve également son nom dans une montre (revue militaire) en Italie en octobre 1523 où il figure comme archer [cf. Jacquart, introduction], ce qui ne veut pas forcément dire qu'il ait été combattant, car les capitaines faisaient volontiers figurer leur domestique ou leur secrétaire dans ces revues pour obtenir une solde la plus élevée possible. On a également de lui une lettre, datée de 1525, dans laquelle il déclare avoir été jadis secrétaire de feu Mgr de Bayard , sans précision de durée3...

Il est à peu près certain que cet auteur a eu en mains le livre de Champier, car l'un dérive de l'autre. Le Loyal serviteur reprend d'ailleurs — en brodant — nombre d'anecdotes dont Monnet a montré qu'elles n'étaient pas réalistes, comme la rencontre de 1590 à Lyon entre le roi de France et le duc Charles Ier. A ce sujet, notons que le Lyonnais Champier était bien placé pour parler du fameux tournoi de Lyon contre le sieur Vaudrey ; il aurait pu en trouver bien des témoins, 35 ans seulement après les faits. Or, il n'en parle pas, alors que le Loyal serviteur en fait une longue narration. Par ailleurs, ce dernier ajoute de nombreux épisodes au livre de Champier, le rendant ainsi plus complet, mais encore moins crédible.

On peut penser que cet auteur a repris le livre de Champier et l'a agrémenté de différents épisodes destinés à rehausser tant le prestige de Bayard que l'intérêt de son livre, venant seulement 2 ans après le premier. Il ne se serait cependant guère embarrasé de scrupules. L'historien lyonnais Henri Hours4 remarque que certains faits relatés par cet auteur ont bien eu lieu, comme les tournois de Vaudrey à Lyon, mais que les dates du Loyal serviteur sont inexactes. On est obligé d'admettre que cet auteur a pu se servir de faits réels, mais qu'il en a modifié les dates et même les acteurs (il en est de même pour le prétendu tournoi de Carignan)5.

Joseph Roman, sans preuves évidentes, avance que le Loyal serviteur a pu écrire ce livre dès 1524, ce qui paraît bien rapide, surtout pour un premier ouvrage (Champier, lui, en 1525, avait déjà publié une trentaine de livres et connaissait bien le monde de l'imprimerie). Pourtant, le livre de Champier sera largement ignoré du public par la suite, alors que celui du Loyal serviteur sera beaucoup lu, cité et réédité – mais jamais critiqué –.

Par exemple, a été retrouvée récemment aux Etats-Unis une tenture décorée avec un texte relatif à Bayard, celui des dernières pages du Loyal serviteur. Cette pièce est étudiée dans la page Tenture.

Jean d'Auton
Chroniqueur officiel de Louis XII, il est en réalité le premier à avoir écrit sur Bayard. On pense cependant que ses Chroniques n'ont pas été imprimées au 16e siècle ; on n'en a retrouvé que le manuscrit dans la bibliothèque de Louis XII. Mais il est certain que cet écrit était connu de la cour, et donc probablement accessible. Il est vraisemblable que Champier a pu en connaître la teneur, par exemple via son frère, médecin de Louise de Savoie.

Jean d'Auton (1466-1577) est un moine protégé par Anne de Bretagne, puis par Louis XII. Il a suivi le roi dans ses déplacements et en a écrit l'histoire au jour le jour. Quand il n'est pas témoin direct, il cite le nom de ses informateurs, très souvent les grands capitaines. Ses Chroniques de Louis XII couvrent la période de 1498 à 1508 sur plus de 1400 pages écrites dans un français primitif, souvent difficile à comprendre.

Il ne parle que très peu de Bayard. Il relate cependant son duel contre Sotomayor ainsi que le combat des Onze, d'une manière assez proche de celle de Champier. Il décrit aussi un combat des Treize contre des Italiens – et non des Espagnols – où tous les Français ont été tués ou capturés ; ce récit, non repris par Champier, est conforme à celui de Guichardin (qui, lui, ne parle pas du combat des Onze). Jean d'Auton cite également Bayard parmi les hommes d'armes présents dans le royaume de Naples tant sous le commandement de Louis d'Ars que, vers la fin, sous celui du vice-roi. En 1507, à Gênes, il cite Bayard, comme un combattant courageux incitant sa troupe à repartir à l'assaut du fameux petit bastillon, mais il est loin de donner à sa conduite l'importance relatée par Champier et a fortiori par J. de Mailles.

Aymar du Rivail
Aymar du Rivail (St-Marcellin 1491 - ca 1558) est un juriste, conseiller au Parlement et deux fois au moins chargé par le roi de France d'une mission délicate en Savoie, puis à Saluces. Selon Camille Monnet, il a suivi l'armée française en Italie en 1515 et il était présent à Marignan. Il a écrit l'Histoire des Allobroges, en latin partiellement traduit par A. Macé et imprimé à Vienne par Terrebasse en 1844. Dans cet ouvrage, un volume – libri novem, à notre connaissance, non traduit – est consacré aux rois Louis XII et François Ier ; le nom de Bayard y est cité presqu'à toutes les pages (ouvrage disponible à la BnF-Gallica).

Rappelons que Rivail était présent au mariage de Jeanne Terrail et qu'il est intervenu en 1548 auprès d'Henri II en sa faveur pour que justice lui soit rendue. De plus – autres liens avec la famille Terrail – deux de ses fils ont pour parrain, l'un l'évêque de Grenoble, Laurent Aleman, l'autre l'évêque de Glandèves, Philippe Terrail, frère du Chevalier. Expilly dit de lui : [Rivail] était contemporain du Chevalier et a souvent parlé avec lui. [On trouvera plus de détails sur Aymar du Rivail dans un article d'André Baroz, paru dans la Lettre n°15 des Amis de Bayard de février 2000].

On ne connaît pas les sources de Rivail, mais son récit ne paraît pas copié sur celui de Champier ; il permet donc des recoupements.
A propos de la scène – parfois contestée6 – de l'adoubement, il écrit ceci, juste après Marignan : Et finito conflictu Rex a Bayardo fieri miles voluit (la bataille terminée, le roi voulut être fait chevalier par Bayard7).

    Claude Expilly
Claude Expilly (1561-1636), est avocat – conservateur, pro-ligueur –, puis historiographe de Lesdiguières et président au Parlement de 1616 à 1629. Il publie, probablement en 1621, le texte du Loyal serviteur augmenté de notes. Cet ouvrage a été réédité ; le titre en est :

Histoire du chevalier Bayard et de plusieurs choses memorables advenues sous le regne de Charles VIII, Louis XII et François I. Avec son supplément par Mre Claude Expilly ... et les annotations de Theodore Godefroy augmentées par Louis Vidal, novelle edition, Nicolas, Grenoble 1650.

Expilly n'est pas un contemporain de Bayard, mais il dit avoir consulté les archives des Terrail au château et avoir eu des contacts avec les descendants du chevalier avant de rééditer l'ouvrage du Loyal serviteur. Il a écrit que la mère de Jeanne était une demoiselle Trecchi, filiation censée être confirmée par une lettre de Bayard (voir page Jeanne Terrail). Au 19e siècle, des experts montreront que cette lettre était un faux : il était en effet courant, au 16e siècle, de rédiger des faux pour rehausser ou pour protéger l'honneur de ses ancêtres.

Ce faux incite à penser que les fils de Jeanne, et peut-être Jeanne elle-même, ne savaient pas quelle était sa mère.

Autres chroniqueurs anciens
Ces chroniqueurs, sauf peut-être Paradin, ne nous apprennent quasiment rien sur les 25 premières années de la vie de Bayard.

Camille Monnet
Les auteurs ci-dessus sont plus des hagiographes que des biographes. Camille Monnet est le premier biographe de Bayard à s'être comporté en véritable historien. Il ne s'est pas contenté de lire les auteurs cités plus haut ; il est remonté aux archives officielles, tant françaises qu'italiennes.

Voici quelques phrases du Pr Bornecque (bull. Acad. delph. 1978 ) :
"Camille Monnet, ... à la suite d'une rencontre de hasard, finit par consacrer sa vie à rechercher la vérité historique sur Bayard. En poste universitaire à Turin de 1909 à 1940, il fut prié de rédiger une présentation de Bayard à l'occasion du 4e centenaire de sa mort, en 1924. Au cours de ce travail, publié deux ans plus tard sous le titre Bayard et la Maison de Savoie, Camille Monnet s'aperçut qu'il restait bien des obscurités dans l'histoire du Bon chevalier.
Poussant plus avant ses recherches, il consulta les documents les plus divers dans les fonds d'archives disséminés en France, en Italie, en Espagne ou en Autriche. S'il dut aller si loin, c'est notamment en raison de la disparition de tous les documents conservés jadis au château Bayard ...
... grâce à l'opiniâtreté de sa quête, notre chercheur put affirmer que le récit de Jacques de Mailles, compagnon de Bayard qui avait signé du pseudonyme de Loyal Serviteur, ne méritait nullement le crédit que lui avait imprudemment accordé jusque-là les historiens. Du reste, le titre adopté par le chroniqueur, La très joyeuse, plaisante et récréative histoire du gentil seigneur de Bayard, indiquait suffisamment ses intentions et aurait dû alerter le sens critique des savants.

Camille Monnet s'efforça, des années durant, de rétablir la vérité dans plusieurs livres, dont la Petite histoire véridique des faits et gestes du capitaine Bayard est d'une fréquentation particulièrement agréable. En 1957, Camille Monnet avait obtenu le titre de docteur ès lettres pour son étude détaillée de la dernière campagne de Bayard en Italie, dans les années 1523-1524. Agé alors de 76 ans, l'auteur de ce travail d'érudition poursuivait ses recherches, poussé par la seule passion scientifique et la soif de connaître la vérité. Il ne les interrompit qu'à sa mort, survenue dans sa 94e année, en 1974...." [fin de citation].

Ajoutons quelques lignes de Camille Monnet sur la crédibilité du Loyal serviteur. Il écrit dans son livre Bayard et la maison de Savoie, page 54 : Il est préférable, du moins en ce qui concerne les rapports de Bayard avec la cour de Savoie, de s'en tenir au jugement du vieux Brantôme qui considère l'ouvrage de Jacques de Mailles, non comme un livre d'histoire, mais comme un beau roman. Il écrit également page 20 : A ce détail près [départ de Bayard un samedi] , on peut considérer comme surabondamment démontré que les chapitres 2, 3, 4 et 5 du récit de J. de Mailles ne sont que le fruit d'une brillante imagination.

Quelques auteurs récents
Alfred de Terrebasse, Histoire de Pierre Terrail, seigneur de Bayard ..., éd. Ladvocat, Paris, 1828 (ou bien Vienne, 1870) : reprise du récit, encore enjolivé, du Loyal serviteur.

Joseph Roman (..), la Très joyeuse, plaisante et récréative histoire du gentil seigneur de Bayart, composée par le Loyal serviteur (avec une longue préface, de nombreuses notes fort intéressantes et, en appendice, des lettres de l'époque relatives à Bayard.), lib. Renouard, Paris, 1878.

Paul Ballaguy, Bayard (Paris, 1935), ouvrage reprenant le texte du Loyal serviteur, mais accompagné d'études originales intéressantes. C'est lui qui, reprenant une hypothèse de Franc-Nohain, laisse penser – non sans argumentation – que la duchesse Blanche pourrait être la mère de Jeanne.

Jean Jacquart, Bayard (Fayard, 1987). C'est un livre très complet, agréable à lire et qui tient compte des recherches de Camille Monnet. Voulant être complet – trop complet – Jacquart cite abondamment le Loyal serviteur, tout en faisant des réserves sur sa crédibilité certes, mais en noyant l'histoire dans l'affabulation.

On peut lire une biographie résumée, mais réaliste, de la vie de Bayard dans un article de Robert Bornecque (bull. Acad. delph. 1978)8.

Signalons un ouvrage très récent sur Bayard, ouvrage qui n'est cependant pas une biographie, mais qui contient des mises au point intéressantes sur l'histoire de Bayard :
Bayard, Histoires croisées du Chevalier, par Stéphane Gal et les Amis de Bayard,
coll. la Pierre et l'écrit, PUG 2007. On pourra en trouver le sommaire ici.


Notes.
1.Ferdinand Buisson (cofondateur de la Ligue des droits de l'homme, prix Nobel de la paix 1927), Sébastien Castellion, sa vie, son œuvre, 1892, tome 1, page 18) :    Retour
2. Cependant, une tapisserie ancienne, récemment redécouverte en Californie, prouve qu'en 1625, le Loyal serviteur était déjà identifié avec Jacques de Mailles. Cette pièce de collection est étudiée à la page Tenture.    Retour 
3. Ce document – peu connu – se trouve aux Archives de l'Isère, cote B2908.    Retour
4. Henri Hours : Joutes et tournois à Lyon sous Charles VIII, , in Société d'histoire de Lyon rive gauche, n° 181, sept. 2007.   Retour 
5. D'après le Loyal serviteur, ce tournoi, auquel Bayard aurait brillament participé, aurait été organisé à Carignan par la duchesse Blanche à Noël 1499. Or Blanche, à cette époque, n'était plus duchesse. De surcroît, elle venait de perdre, 3 mois plus tôt, sa fille âgée de 13 ans, épouse du duc (elle avait déjà perdu son fils Charles en 1496 et son mari en 1490). De surcroît, le duc, Philibert le Beau, était alors parti à la guerre et, enfin, les archives de Savoie sont suffisamment précises pour qu'on n'y trouve alors aucune dépense relative à un tournoi. Mais il est vrai qu'en 1504, un fastueux tournois sera donné à Turin (ou à Carignan) par Philibert le Beau et Marguerite d'Autriche à l'occasion du mariage de leur ministre Gorrevod et auquel Blanche ainsi que Bayard ont pu assister. Là encore, J. de Mailles a pu se prêter à quelques amalgames.  Retour 
6. Voir par ex. Histoires croisées du Chevalier Bayard et la Lettre des Amis de Bayard n° 25 d'avril 2005.   Retour
7. Etant donné l'importance de la position des mots dans la phrase latine, on pourrait même traduire ainsi : la bataille terminée, c'est par Bayard que le roi voulut être fait chevalier.  Retour
8. Cet article était disponible également sur le site de l'association culturelle de Zivido (pages Historia/Francia/Bayard.)   Retour
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