Jeanne Terrail, la fille de Bayard

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Bayard ne s'est jamais marié. Il a eu cependant une fille appelée Jeanne. On ne connaît – pour l'instant – rien de la vie de Jeanne avant son mariage, sauf ces phrases d'Expilly : le chevalier ne fut point marié, mais il eut une fille naturelle d'une belle demoiselle de la maison de Trecque à Cantu, entre Milan et Cosme. Il fit soigneusement nourrir et élever cette fille qui s'appelait Jeanne et l'aima autant que si elle eut été légitime.

Nous possédons l'acte de mariage de Jeanne avec François de Bocsozel, en 1525 (arch. de Lyon, fonds Morin-Pons), un peu plus d'un an après la mort de son père. Cet acte a été rédigé par le notaire Jacques de Mailles (identifié avec le Loyal serviteur). A ce mariage, assistaient ses deux oncles évêques et des nobles du Dauphiné dont Aymar du Rivail. Jeanne est désignée dans cet acte comme fille de Bayard, sans mention de sa mère.

En 1513, Bayard se faisait soigner à Grenoble après une grave blessure reçue à Pavie. La reine de France, Anne de Bretagne, écrit à l'évêque de Grenoble, Laurent Allemand, oncle de Bayard, pour s'informer de la santé du blessé, lui proposer ses propres médecins et évoquer son mariage. L'évêque a répondu à la reine qu'il [Bayard] ne scet encores que veult dire se marier. Il laisse entendre ensuite assez obscurément que Bayard auraient plusieurs filles, de mères différentes. Or il n'existe aucun autre texte qui attribue des sœurs à Jeanne et aucune n'est citée dans son acte de mariage.

D'autres actes officiels postérieurs témoignent amplement de l'existence de Jeanne. Son père lui avait légué un domaine, celui d'Eydoche, autrefois propriété de la famille Bocsozel, mais qui avait échu au 16e siècle dans celle des Rabot. Le chevalier, peu avant sa mort, avait racheté Eydoche aux Rabot en prévision du mariage de sa fille avec Bocsozel. A partir de 1535, les Rabot intentent à Jeanne procès sur procès pour récupérer Eydoche, prétextant que Bayard avait abusé de son pouvoir de lieutenant général pour s'approprier ce domaine. Ces procès dureront jusqu'en 1548, date où le roi Henri II rend visite à Jeanne (sur intervention d'Aymar du Rivail) et clôt la procédure judiciaire en lui attribuant définitivement Eydoche par lettres patentes. En même temps, il lui restitue une importante somme d'argent que Bayard avait prêtée à son père François Ier, somme qui jusqu'ici n'avait pas été rendue. Notons que cette somme est restituée à Jeanne et qu'il n'est pas question d'autres ayant droit.
Ci-contre : Lisette Blanc, dans le rôle de Jeanne
 
Jeanne est devenue veuve très jeune. François de Bocsozel est mort en effet en 1532 en lui laissant 5 enfants : Pierre (marié, veuf, puis religieux), Jean (père d'une fille, Cassandre), Piraud (religieux, puis poète, aventurier, amoureux de Marie Stuart, décapité en Ecosse), Soffrey, Françoise (mariée, puis veuve et abbesse). Seul Soffrey a eu une longue descendance connue dont l'avant-dernière représentante, Anne-Sophie de Bocsozel (1754-1834), baronne d'Anthénas, a assisté à l'inauguration de la statue de Bayard à Grenoble, place St-André en juin 1823.

Aucun des deux premiers biographes de Bayard n'accordent la moindre mention à Jeanne, ni d'ailleurs à un quelconque enfant de Bayard. Le juriste Expilly en 1621, a réédité l'ouvrage du Loyal serviteur. Il a voulu y ajouter quelques pages personnelles dont un commentaire sur la mère de Jeanne. Il semble qu'il se soit informé auprès de ses petits-enfants : ceux-ci lui auraient affirmé que leur arrière-grand-mère était une noble italienne, nommée Barbe Trecchi (ou de Trèque), et que Bayard lui aurait promis le mariage sans pouvoir honorer son engagement : ceux de la maison de Trèque font voir quelques lettres du chevalier Bayard, par lesquelles il faisait espérer à cette damoiselle qu'il l'épouserait. Il s'avérera par la suite (fin du 19e s.) que cette lettre était un faux 1.


  Voilà tout ce que les textes de l'époque nous apprennent sur Jeanne Terrail de Bayard. Cependant, au 20e siècle, André Baroz, pour rédiger son livre Chevaliers de Malte en Dauphiné, a étudié les preuves de noblesse des chevaliers de Malte. L'un d'eux, François de Bocsozel-Montgontier, est l'arrière-petit-fils de Jeanne. Pour être admis dans cet ordre, il fallait faire preuve d'au moins 8 quartiers de noblesse, sans aucune bâtardise, excepté pour les descendants de rois ou de princes régnants. Or les examinateurs de Malte – habituellement très sévères – n'ont émis aucune réserve en 1631 sur les preuves fournies par ce candidat, qui a donc été admis. Cette admission est extrêmement troublante et penche pour une bâtardise princière de Jeanne.

Ci-contre, La fille cachée de Bayard, par André Baroz, dessin de D. Ardouin


La mère de Jeanne
Un certain nombre d'historiens ont voulu identifier la mère de Jeanne. Il y eut d'abord deux candidates, Barbe Trecchi, déjà citée, et Bernardine Champion, épouse Frusasco. En 1935, Franc-Nohain, puis Ballaguy ont avancé que la mère de Jeanne pourrait être Blanche de Montferrat, à l'époque duchesse douairière de Savoie, veuve non remariée du duc Charles Ier.

Camille Monnet reprend la question dans son ouvrage. Il montre que Barbe Trecchi n'a jamais existé ou, en tout cas, pas dans les familles nobles d'Italie. De même, il réfute la candidature de Bernardine de Frusasco pour des raisons historiques, car Frusasco ne s'est marié qu'une fois et ce, bien plus tard. Il réfute également la maternité de la duchesse, non pour des raisons historiques, mais pour des considérations morales : une duchesse de Savoie comme elle ne pouvait pas se compromettre avec un simple chevalier, par ailleurs encore peu connu.

Jean Jacquart, auteur d'un Bayard, en 1987, penche pour tout simplement une Dauphinoise (page 325).

Selon André Baroz, le chroniqueur Guillaume Paradin [1510-1590] raconte que Bayard a effectué des séjours à Carignan – le Loyal serviteur le dit aussi – et qu'alors le chevalier et la duchesse devisaient souvent ensemble fort avant dans la nuit. Noter aussi que, plus tard, Bayard a assisté aux funérailles de Blanche.

Dans le compte-rendu du colloque d'Aiguilles (Bayard en Queyras, 2000, p. 95), Gérard Perrin-Gouron cherche à savoir si Bayard et Blanche de Savoie n'auraient pas été unis par un mariage morganatique célébré discrètement par l'un des frères du chevalier ; il avait en effet deux frères prêtres – et même évêques – et, à cette époque, il n'y avait pas de mariage civil.


Notre point de vue
La question reste ouverte. Cependant on peut remarquer que, d'après tout ce qu'on sait de lui – et surtout pendant sa lieutenance – Bayard était un homme d'honneur. Or, à l'époque – et même jusqu'au 20e siècle – ne pas épouser une fille qu'on a rendue enceinte constituait un grave manquement à l'honneur. Il est, à notre avis, exclu que Bayard ait pu faire un enfant à une fille du peuple sans lui offrir de l'épouser, comme il est difficile de croire qu'une fille, suffisamment éprise pour accepter une relation charnelle, refuse de le prendre pour mari, alors que, chevalier courageux, plein d'avenir et bien fait de sa personne, il représentait un très beau parti. Non, s'il n'y a pas eu mariage, c'est certainement parce que c'est la femme qui l'a refusé. C'était donc soit une personne tabou, soit une femme de très haut rang s'estimant déroger dans une union avec Bayard. Une femme tabou ? Une religieuse ? difficile à croire de la part de Bayard. Reste donc une femme de haute noblesse, célibataire ou veuve, car une femme mariée, pour ne pas faire scandale et se voir répudiée, aurait gardé son enfant et son secret.

La duchesse Blanche est la bonne candidate. Bayard et elle se sont connus en 1486 ; elle avait 14 ans et lui sans doute un ou deux de moins. Il ne faudrait pas oublier que ces deux êtres se croyaient encore au moyen-âge. Or cette époque était celle de la chevalerie et de l'amour courtois, la fin'amor, qui s'élevait souvent, selon la tradition, entre un jeune chevalier, plutôt pauvre, célibataire, et une dame de haut rang, suzeraine en principe inaccessible et souvent mariée.

Une cour enflammée était de règle, avec poèmes et chants d'amour, mais les relations pouvaient devenir moins platoniques, allant du baiser jusqu'à la comtemplation (de la nudité de la dame) et, selon certains auteurs, jusqu'à l'asag 2. En l'an 1500, Blanche, veuve depuis 10 ans, avait 28 ans et avait perdu ses deux enfants ; elle était bien jeune pour renoncer à l'amour. Depuis 4 ans, elle ne règnait plus et donc était plus libre de sa conduite. Il ne serait pas étonnant que les premiers émois éprouvés à l'adolescence entre Blanche et Bayard aient pu, au cours de quelques rencontres à l'âge mûr, évoluer vers la romance et même vers un mariage mystique. Si Bayard a reconnu Jeanne pour sa fille, c'est qu'il était sûr de la continence de la mère. Cette hypothèse expliquerait bien des choses et, spécialement, le refus de l'un et de l'autre de contracter un mariage tiers (en illustration, portrait de Blanche et de sa sœur aînée Jeanne).

Pour prouver cette hypothèse, il faudrait recourir à l'ADN. En obtenir des descendants avérés de Jeanne serait déjà difficile, comme on le verra ci-dessous. Il serait encore plus difficile d'obtenir de l'ADN de Blanche. Une tombe marquée à son nom se trouve bien à l'intérieur de l'église des Augustins à Carignan, mais il n'est pas sûr que cette tombe soit restée inviolée. On pourrait aussi s'intéresser aux tombes de la famille Paléologue à Verceil, mais la probabilité de succès est très faible.

Deux remarques en faveur de la maternité de Blanche. L'enfant s'appelait Jeanne, comme la sœur bien-aimée de Blanche, alors décédée. Secundo, au temps des premiers pas de Jeanne, la duchesse régnante était la très vindicative Marguerite d'Autriche (portrait ci-contre). Elle avait brutalement écarté des affaires et banni son beau-frère René de Savoie (il avait trouvé refuge en France). Elle pouvait très bien avoir pris en grippe sa jeune belle-sœur Jeanne (fille de l'ex belle-mère de son mari), elle qui, malgré ses trois mariages, n'avait pas pu avoir d'enfant viable. Dans une tel contexte, Blanche aurait pu juger bon d'éloigner sa fille de la cour.
Marguerite, en mal d'enfant, aurait très bien pu élever Jeanne, mais elle a préféré élever son neveu, le futur Charles-Quint ! Charles et Jeanne avaient le même âge ...


La descendance avérée de Jeanne, les Bocsozel
La descendance de Jeanne est aussi celle de Bayard, puisqu'on peut être certain que Bayard n'a pas eu d'autre enfant. On connaît, bien sûr, la lettre de l'évêque Alleman, son oncle, à la reine de France, dans laquelle il déclare que Bayard a eu plusieurs filles de mères différentes. Cette phrase semble bien être une contre-vérité, d'abord par tout ce qu'on connaît de Bayard ; secundo, parce que cet évêque est un personnage pour le moins désagréable ; tertio parce qu'aucun frère ou sœur n'est mentionné à côté des oncles et amis dans l'acte de mariage de Jeanne ; et enfin, par les lettres patentes du roi Henri II, qui, comme il est dit ci-dessus, restitue à Jeanne en 1548, sans partage, la somme prêtée par Bayard, son père, au roi François Ier 33 ans plus tôt.

Jeanne, mariée à François de Bocsozel en 1525, a eu 5 enfants. Comme on l'a dit plus haut, seul Soffrey aurait continué la lignée, la descendance avérée.

Pourquoi avérée ? Tout d'abord, on connaît les chefs de la famille à chaque génération, tous nobles portant le nom de Bocsozel et figurant dans les généalogies nobiliaires de l'époque. On sait pourtant que ces généalogies étaient parfois arrangées (i.e. falsifiées) par des notaires peu scrupuleux. Mais les preuves de Malte, rapportées par André Baroz, comme il est dit ci-dessus, constituent une garantie autrement solide du lien entre Jeanne et la famille Bocsozel-Montgontier, puisque plusieurs de ses membres ont été admis dans l'ordre de Malte. Dans des écrits du début de la Restauration, il est dit que la dernière représentante de cette famille, Anne-Sophie de Bocsozel (1754-1834), baronne d'Anthénas, assiste à l'inauguration de la statue de son ancêtre Bayard à Grenoble, place St-André en juin 1823. Mais on sait qu'elle a eu un fils, Nicolas Perrin d'Anthénas, qui, lui, est bien le dernier de la lignée. Il est enterré à Belmont, petit village à 10 km environ au nord de Pont-de-Beauvoisin.


Le même tableau ici, en haute définition (pdf).

Il est illusoire de penser retrouver les restes d'Anne-Sophie, car elle a été enterrée à Chambéry, dans un cimetière complètement ravagé par les bombardements de 1944. Quant à son fils Nicolas, les registres attestent de son inhumation dans le cimetière de Belmont. Or c'est sur l'emprise de ce cimetière qu'a probablement empiété la nouvelle église de Belmont, construite peu après son décès. Son corps aurait-il alors transféré dans l'église ? Ce n'est pas impossible, car son épouse avait largement financé cet agrandissement. Une plaque mortuaire, couchée dans l'église, porte son nom. Mais les registres du village ne mentionnent pas un tel transfert.


La descendance contestée, Dimanche Bocsozel-Perrreton
Plusieurs généalogistes attribuent à Soffrey de Bocsozel, une fille nommée Dimanche, issue de son premier mariage avec Bonne de Murinais. Cependant, aucune preuve sérieuse n'est donnée sur cette filiation, les registres paroissiaux de l'époque étant très incomplets.

Dimanche se serait mariée à un roturier, Michel Perreton ; elle se trouve donc exclue des généalogies nobiliaires et on ne peut pas être sûr de son existence.
Certains généalogistes disent la voir mentionnée en tant que marraine dans des baptêmes de la famille Bocsozel, mais, là aussi, les actes de l'époque sont très difficiles à lire et on manque de preuves.
Le site Internet Capedia, la descendance capétienne, inscrit dans ses pages Dimanche de Bocsozel, née en 1570, sans faire de réserves, mais hélas en ne citant pas ses sources. (extrait ci-dessus).

Une descendance possible de Bayard

Après 1600, les registres paroissiaux devenant plus accessibles, on peut établir, à partir de Dimanche de Bocsozel-Perreton, plusieurs listes de descendants aboutissant à des familles actuelles. Par exemple, celles-ci :

Nom naissance-décès mariageconjointconjoint notes
Jeanne Terrail ~1501 - ~1560 1525 François
de Bocsozel
~1480-1532
Soffrey
de Bocsozel
~1530-~1595 ~1565Bonne
de Murinais
~1551-.. fils.
*Blackey, Merlantjp2
Dimanche
de Bocsozel
~1565-.. Michel Perreton ~1565-.. fille. *
Emonet Perreton ~1590 . Jeanne Forest fils *
Nicolas Perreton ~1610 Gillonnay . Marguerite Latoud 1623-.. fils *
Joseph Perreton ~1640 Nantoin
1723 Gillonnay
1664 Philippa Vachier 1645-.. fils *P.Rey
Françoise Perreton 1688 Gillonnay
1760 St Hillaire
1709 Antoine Jacquier 1684-1769 fille. 12 enfants,
St-Hilaire
*J. Maurice, JHem
Mathieu Jacquier 1713 St Hillaire
1796 St Hillaire
1789 Marguerite Glandut 1717 Tullins-.. fils. 8 enfants,
notaire.
*JMaurice &
Archambaud
Pierre Jacquier I 1745 St Hilaire
de la Côte
1821 Brézins
1774 Françoise Jacquier 1759-1797 fils. 10 enfants
*AHector1
Pierre Jacquier II 1778 Brézins
1825 Brézins
1810 Elisabeth-Dorothée
de la Balme
1779-... fils. *
Pierre
Jacquier III
1818 Brézins
† 1896
Jenny Hélie ~1817-1874 fils. Ingénieur AM,
5 enf.   *Archamb
Clémence Jacquier 1850 Grenoble Eugène-Charles Pitois 1834-1905 fille, mari colonel,
5 enf. *
Maximillien Pitois 1876-1937 Marakech 1907 Thérèse
S. du Mont
1883-1964 fils.   *Archamb,
& HChanliaud1
Colette Pitois1913 Sète -
2013 Agonès (34)
1934 Marakech Jean Rames 1908-1996 Montpellier fille. 5 enfants
*HChanliaud1
L'astérisque signifie : selon le généalogiste dont l'identifiant suit.
Si le nom est absent, il est le même que celui de la ligne précédente (informations compilées sur Genéanet)

Autre branche

Jeanne Terrail ~1501 - ~1560 1525 François
de Bocsozel
~1480-1532
 ........
Pierre Jacquier II 1778 Brézins
1825 Brézins
1810 Elisabeth-Dorothée
de la Balme
1779 -... fils. *
Pierre Jacquier III 1818 Brézins - 1896. Jenny Hélie~1817-1874 Ingénieur 5 enfants
*Archamb.
Gaston Jacquier1854 Gières
1929 Joanesbourg
1878 Gières Amélie Morellet 1855-1940 fils, *H.Chanliaud1
Henri-Gaston
Jacquier de Moncla
(1889 Gières
1975 inhumé à Gières)
1893
1929
MarieCaroline
Gabrielle
[2 mariages] fils, 6 enfants, *
Sylvie (Vivette)
Jacquier de Moncla
.. Pierre-Philippe
Chanliaud
. fille, 3 enfants , *
Gelly-Georges
Jacquier de Moncla
. .Marie-Françoise Viguier. ½frère de Sylvie
5 filles *

D'autres branches pourraient être construites à partir des Perreton ou des Jacquier. Il serait intéressant de pouvoir relier à Bayard Paulette Jacquier (nom de guerre Marie-Jeanne), l'héroïne des Terres froides, née à La Frette en 1918 et décédée tragiquement en 1975.


1. En tout cas, c'est ce qu'ont affirmé MM. Vallier et Garel, conservateur en chef de la bibliothèque de Grenoble (voir par ex. Notice sur le mariage du chevalier Bayard, par Joseph Véron-Lacroix, Bull. Ac. Delph., 3e série, 2, 1866).  Retour 
2. L'asag aurait consisté en la faveur, pour le chevalier et sa dame, de passer une nuit dans le même lit, nu à nue, avec interdiction de se toucher. Il est dit parfois qu'une épée était placée entre eux. La maîtrise des désirs était peut-être ce qu'on appelait alors la conquête du Graal ... mais il a pu y avoir des dérapages.   Retour 
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